La couleur se caractérise par trois éléments : la teinte, la luminosité, et la saturation

La teinte est la couleur spectrale correspondant à une longueur d’onde unique. La luminosité, c’est schématiquement son pourcentage de blancs. La saturation s’apparente à son pourcentage de gris.

Les Bases de la Perception des Couleurs

L’œil humain possède trois types de cellules sensorielles, appelées cônes. Chaque type de cône réagit à différentes longueurs d’onde du spectre lumineux. Les cônes S réagissent aux longueurs d’onde courtes, sensibles au bleu. Les cônes M, réagissant aux longueurs d’onde moyennes, sont sensibles au vert. Les cônes L, sensibles aux longueurs d’onde longues, perçoivent principalement le rouge.

Le Tétrachromatisme : Un Quatrième Type de Cône

Récemment, des recherches suggèrent l’existence d’un quatrième type de photorécepteur, sensible à l’orange. Les personnes possédant ce quatrième type de cône, appelées tétrachromates, perçoivent les nuances de couleurs différemment. Leur vision est particulièrement aiguisée dans les gammes de jaune, orange et rouge, soit les couleurs chaudes.

Une Perception Colorée Améliorée

Les tétrachromates auraient donc une capacité supérieure à distinguer les nuances dans les couleurs chaudes. Cette particularité pourrait leur offrir une expérience visuelle plus riche et plus détaillée dans ces teintes.

Limites des Cônes et Vision Nocturne

Nos yeux possèdent des cônes, sensibles aux couleurs, mais leur efficacité diminue dans l’obscurité. La nuit, il devient difficile de distinguer les couleurs. En revanche, les bâtonnets, bien plus nombreux que les cônes, sont sensibles à l’intensité lumineuse.

Fonctionnement des Bâtonnets

Dans des conditions de faible luminosité, les bâtonnets s’activent, contrairement aux cônes. Ils permettent une meilleure perception dans la pénombre, surtout pour les teintes bleues. En revanche, la sensibilité aux couleurs rouges diminue.

Opposition des Couleurs et Perception Cérébrale

Notre cerveau traite les couleurs en termes d’oppositions : vert et rouge, jaune et bleu, noir et blanc. Cette perception joue un rôle crucial dans notre quotidien.

Choix des Couleurs en Chirurgie

L’exemple des tenues vertes des chirurgiens en bloc opératoire illustre cette notion. Le vert aide à neutraliser les tâches rémanentes rouges du champ opératoire. Cette couleur facilite ainsi la concentration et réduit la fatigue visuelle des chirurgiens.

Vieillissement et Changement de Perception des Couleurs

La perception des couleurs chez l’humain change-t-elle au fil du temps ? En vieillissant, la cornée peut jaunir légèrement. Ce phénomène agit comme un filtre et modifie la perception des couleurs. Les personnes âgées tendent à percevoir le blanc bleuté comme un blanc plus pur.

L’Exemple de Claude Monet

Claude Monet, le célèbre peintre, illustre parfaitement ce phénomène. Avec l’âge et l’apparition d’une cataracte, sa palette de couleurs a glissé vers des teintes jaunes et rouges. Après son opération de la cataracte à 82 ans, il a peint des toiles aux tons nettement plus bleutés.

Cataracte et Perception des Ultraviolets

Une étude britannique de mai 2012 suggère que l’opération de la cataracte de Monet aurait pu élargir son spectre de perception des couleurs, lui permettant même de voir dans les ultraviolets. Cette hypothèse audacieuse vient de l’analyse des couleurs utilisées dans les tiges des fleurs de ses dernières toiles, examinées sous UV.

La perception des couleurs évolue avec l’âge, influencée par des facteurs physiologiques comme le jaunissement de la cornée. Des événements comme une opération de la cataracte peuvent même modifier radicalement cette perception.

Perceptions Contradictoires

La plupart des gens associent le rouge à la chaleur et le bleu au froid. Cette perception est ancrée dans notre culture. Toutefois, les scientifiques offrent une perspective différente. Ils nous apprennent que les étoiles bleues sont, en fait, bien plus chaudes que les étoiles rouges.

La Science des Couleurs

Contrairement à cette croyance populaire, la température des couleurs suit une logique inverse en astronomie. Plus une couleur tend vers le bleu, plus sa température est élevée. Le bleu, dans l’espace, signale donc une chaleur plus intense que le rouge.

Alors que dans notre quotidien le rouge symbolise souvent la chaleur, la science révèle que le bleu représente en réalité des températures plus élevées, surtout dans l’étude des étoiles. Cette différence entre perception culturelle et réalité scientifique souligne la complexité et la beauté de notre univers.

Le vert est à considérer comme une couleur neutre, c’est-à-dire comme une couleur ni chaude ni froide car elle est exactement au milieu du spectre de lumière visible par un œil humain. Mais sachez que même si tel est notre ressenti, d’un point de vue physique, c’est faux.

La Chandelle : Une Source de Lumière Oubliée

La couleur de la lumière de chandelle est souvent négligée, pourtant elle joue un rôle crucial. De nombreux artistes, célèbres mais peu fortunés, peignaient sous l’éclairage de simples bougies. Cette lumière, aux teintes orangées, influençait directement leur palette de couleurs.

Impact sur la Perception des Couleurs

Cette lumière orangée est la raison pour laquelle de nombreux tableaux semblent très bleus dans les musées. La lumière naturelle ou artificielle des galeries d’art modifie la perception des couleurs originales choisies par l’artiste.

Picasso et la Lumière de Chandelle

Une anecdote célèbre suggère que Picasso, dans ses débuts, peignait à la lumière de la bougie. Cela amène à s’interroger : sa fameuse période bleue était-elle influencée par une erreur d’éclairage lors de l’exposition de ses œuvres ?

La lumière sous laquelle une œuvre est créée et exposée peut grandement influencer sa perception. La lumière de chandelle, avec ses nuances chaudes, a joué un rôle clé dans l’histoire de l’art, affectant la manière dont les couleurs étaient appliquées et perçues.

Certains coloristes ont intégrés cette notion de changement de couleur, en particulier dans les grands groupes textiles. On parle donc de couleurs métamères. Quel sera le rendu d’une couleur de vêtement en lumière du jour, que donnera t-elle aussi selon la température des couleurs des points de vente ? Un vert en lumière du jour ne deviendra-t-il pas marron lumière trop jaune ?

Influence de Divers Facteurs sur la Perception des Couleurs

La perception des couleurs est influencée par plusieurs facteurs. La nature de l’objet, la réaction du cerveau, la température de couleur et l’intensité lumineuse jouent tous un rôle crucial. Mais quelle est l’étendue de notre capacité à percevoir les couleurs ?

La Mémoire des Couleurs de l’Œil Humain

L’œil humain a une mémoire des couleurs relativement faible. Nous pouvons reconnaître une couleur précise lorsqu’elle est vue aux côtés d’autres teintes. Cependant, si on nous présente cette même couleur quelques secondes plus tard, il devient difficile de se souvenir de sa nuance exacte.

Discerner les Couleurs : Le Rôle du Nuancier

Nous sommes capables de distinguer un large éventail de couleurs lorsqu’elles sont présentées ensemble, comme dans un nuancier. Cette méthode permet de comparer et de différencier les teintes plus efficacement.

Notre capacité à percevoir et à se souvenir des couleurs est complexe et limitée. Bien que nous puissions identifier un grand nombre de couleurs lorsqu’elles sont présentées ensemble, notre mémoire des couleurs individuelles est moins fiable. Cette caractéristique de la vision humaine souligne l’importance des contextes visuels dans notre perception des couleurs.

Les experts en colorimétrie estiment que l’œil humain peut distinguer environ 150 teintes monochromatiques. En jouant sur la luminosité et la saturation, cela représente jusqu’à 300 000 couleurs différentes. Ces chiffres sont souvent mis en avant dans le marketing des télévisions, avec des écrans promettant jusqu’à 6 ou 8 millions de couleurs.

Cependant, il est important de noter que discerner des couleurs très proches est plus aisé sur une grande surface que sur une petite. De plus, nous avons tendance à mieux distinguer les nuances dans les tons rouges que dans les bleus.

Résolution de l’Œil Humain : Théorie vs Pratique

Si on comparait l’œil humain à un appareil photo, sa résolution théorique serait impressionnante : environ 576 mégapixels. C’est bien plus que les 48 mégapixels d’un téléphone typique. Mais pourquoi notre vision n’est-elle pas aussi nette ?

La Limitation de la Vision Humaine

En pratique, notre vision est limitée. Lorsque nous fixons un objet, il apparaît net. Cependant, nous ne pouvons pas voir en détail les objets situés à côté ou à une profondeur différente de celle de l’objet fixé.

Champ de Vision et Fovéa

Notre champ de vision peut atteindre 180 degrés. Mais nous ne voyons clairement que dans un angle de 2 degrés autour du centre, dans une zone appelée la fovéa. Plus on s’éloigne de ce centre, moins on distingue les couleurs. Le cerveau intervient alors pour combler les lacunes, en se basant sur les informations précédemment perçues.

Différences Fondamentales avec un Appareil Photo

Contrairement à un appareil photo qui enregistre et stocke les informations, nos yeux sont constamment en mouvement. Ils orientent leur « objectif » pour rassembler les informations manquantes et créer une image complète de la réalité. Ainsi, bien que notre champ de vision soit large, nous ne capturons pas autant d’informations qu’un appareil photo.

Il est donc inapproprié de raisonner en termes de résolution pour la vision humaine. Nos yeux fonctionnent différemment d’un appareil photo, en rassemblant activement des informations pour former une perception fiable de notre environnement. Notre champ de vision est étendu, mais notre capacité à enregistrer des détails précis est limitée par la nature de notre vision.

Daltonisme et perception des couleurs

Les daltoniens confondent certaines couleurs et en voient donc beaucoup moins. Le daltonisme toucherait environ 0,4 % des femmes et 8 % des hommes.

Cela n’a pas empêché Mark Zuckerberg de réussir. S’il a choisi un bleu pour Facebook, c’est parce que c’est la seule couleur qu’il voit correctement. Uderzo, quant à lui, laissait le soin de colorier ses bandes dessinées à d’autres personnes.

Plus généralement, les hommes sont souvent incapables de faire la différence entre le mauve et le rose. Cela n’est pas forcément lié au daltonisme.

La perception des couleurs est également influencée par la taille des surfaces colorées. Plus un échantillon est grand, plus la couleur semble intense. Henri Matisse disait qu’un mètre carré de bleu paraît plus bleu qu’un centimètre carré de bleu.

Un daltonien pourrait néanmoins reconnaître un bleu spécifique comme le bleu Klein parmi de nombreuses teintes de bleu, car son œil peut devenir très sensible à certaines nuances.

Le mauve paraît plus chaud à côté d’une couleur froide, par exemple le bleu, et paraît plus froid  à côté d’une couleur chaude, par exemple le rouge. Cette notion de contraste est importante. Elle est notamment très utilisée chez les publicitaires. Voici l’ordre décroissant de lisibilité sur un fond plus clair : noir sur jaune, noir sur blanc, bleu sur blanc, vert sur blanc et vert sur jaune.

Le contraste maximal entre le noir et le jaune

Noir et jaune sont les deux couleurs qui présentent le plus grand contraste. Ce sont aussi les couleurs emblématiques des taxis new-yorkais, bien plus visibles que les autres véhicules.

Chez les taxis, il est crucial que la voiture soit identifiable immédiatement, afin d’être reconnue rapidement par les personnes qui en ont besoin.

L’idée de John Hertz

John Hertz était un entrepreneur brillant qui dirigeait une compagnie de taxis à Chicago au début du XXe siècle. À l’époque, tous les taxis étaient noirs.

Les freins et les suspensions des voitures n’étant pas très performants, de nombreux accidents survenaient. Lorsqu’Hertz eut l’opportunité de lancer une nouvelle flotte à New York, il pensa qu’une meilleure visibilité des taxis réduirait les risques d’accident.

La création de la Yellow Cab Company

Il choisit donc les deux couleurs les plus contrastées : le noir et le jaune. C’est ainsi qu’il fonda la Yellow Cab Company.

Plus tard, en 1967, une loi imposa à tous les « Medallion taxis » — les taxis agréés de New York — une carrosserie de couleur jaune, standardisant cette visibilité à travers toute la ville.

Les couleurs complémentaires ont aussi un fort contraste. Par exemple, le bleu et le jaune d’IKEA, sont 2 couleurs complémentaires qui vont extrêmement bien ensemble (c’est la définition même d’une couleur complémentaire.), ces deux teintes sont reconnaissables parmi toutes les autres.

Qu’est-ce qui prouve que chacun ne perçoit pas la même couleur exactement ? Qu’est-ce qui me dit que vous voyez le même orange que moi ? Peut-être le voyez-vous beaucoup plus rouge ? Peut-être que moi, je l’appelle orange, mais que pour vous, c’est une couleur saumon…

Cette notion de perception travail des scientifiques, de Lausanne à Démocrite ou Platon, Descartes et bien sûr Newton. La couleur est considérée comme une qualité seconde, au même titre que le goût, l’odeur, le chaud et le froid, en opposition aux qualités première, forme, mouvement. En clair, on est sûr qu’une sphère est une sphère. On peut définir avec certitude sa composition, sa masse et son volume, mais sa perception colorée reste subjective et donc non-quantifiables.

Les couleurs sont-elles inné ou acquis ? Le rouge et le blanc, ainsi que le rouge et le noir sont les contrastes bien plus fort en Occident que le blanc et noir. Un jeu d’échec par exemple inventé en Inde vers le 6e siècle avait des cases rouge et noir, ce qui convenait parfaitement aux Perses & aux Arabes, qui ont gardé cette opposition. Mais lorsque le jeu est arrivé en Occident vers l’an 1000, les Européens ont préféré opposer des rouges et des blancs, puis à la Renaissance, au blanc contre noir.

La perception des couleurs selon les civilisations

Le blanc chez les Inuits

Les Inuits, qui vivent autour du cercle polaire, possèdent plus de 25 mots pour désigner les différentes nuances de blanc. Cela montre à quel point le contact quotidien avec la neige a affiné leur perception de cette couleur.

L’absence de mots pour certaines couleurs

Dans certaines civilisations, certaines couleurs n’ont tout simplement pas de nom. À l’époque d’Aristote, seules cinq couleurs étaient reconnues : le blanc, le rouge, le vert, le bleu et le noir.

Il n’existait aucun mot spécifique pour désigner le jaune, l’orange ou le violet. Les notions de clarté et d’obscurité dominaient la classification des couleurs, qui se faisaient uniquement selon leur luminosité, entre le blanc et le noir.

Dans l’Antiquité, le blanc était perçu comme un jaune très lumineux, tandis que le noir était considéré comme le bleu le plus sombre.

Le turquoise chez les Aztèques

Chez les Aztèques, le bleu et le vert n’existaient pas en tant que couleurs distinctes. Ces teintes étaient regroupées sous un seul terme, que l’on pourrait traduire aujourd’hui par turquoise.

Les animaux ont chacun leur propre spectre. La plupart des mammifères sont, en effet, daltonien, c’est-à-dire que leur rétine ne possède que 2 types de cônes photosensibles (bleuâtre et jaunâtre pour les déficients des cônes L ou M et bleu/vert et rouge pour les déficients du S).

Rentrons tout de suite dans le vif du sujet, et au risque de vous décevoir, le taureau de ne perçoit absolument pas le rouge. Si la cape qui agite le torero est de cette couleur, c’est simplement pour masquer les taches de sang du pauvre bestiau qui va bientôt perdre ses oreilles, et surtout toute sa vie. Je suis confus si je vous ai donné une information qui vous déçoit, c’est la raison pour laquelle je vous la donne en première.

Perception des couleurs chez les animaux

La vision des couleurs varie fortement selon les espèces animales. Contrairement aux humains, de nombreux animaux perçoivent un spectre différent, souvent plus limité ou, à l’inverse, élargi.

Chiens et chats

• Les chiens distinguent principalement les tons verts.
• Les chats, lapins, rats et bovins ne perçoivent pas le rouge, mais sont sensibles au bleu et au vert.

Chevaux

• Les chevaux voient bien le jaune et le vert.
• Ils confondent en revanche le rouge et le bleu.

Reptiles

• Les tortues perçoivent le bleu, le vert et l’orange.
• Les lézards voient le jaune, le rouge, le vert et le bleu.

Animaux proches de la vision humaine

Certains animaux possèdent une vision des couleurs similaire à celle de l’homme. C’est le cas des écureuils, des musaraignes et de quelques espèces de papillons.

Perceptions exceptionnelles

• Les crevettes-mantes possèdent 12 types de photorécepteurs, contre trois pour l’œil humain.
• De nombreux poissons voient un spectre élargi, incluant les ultraviolets.
• Les chauves-souris ont une bonne vision dans les infrarouges.
• Les serpents détectent leur proie dans le noir total grâce à leurs fossettes labiales, sensibles à la chaleur émise par les corps vivants.

Le cas du caméléon

La couleur du caméléon ne dépend pas du décor mais de son état émotionnel. Contrairement à une idée reçue, il ne change pas de couleur pour se camoufler. On pourrait dire que le caméléon prend la couleur d’un autre uniquement lorsqu’il est posé sur lui.

La perception des couleurs chez les insectes et les oiseaux

Les insectes et leur attirance pour le jaune

Les insectes sont particulièrement attirés par la couleur jaune. C’est probablement pour cette raison que les papiers tue-mouches utilisent cette teinte spécifique.

On peut supposer que cette attirance est liée à leur environnement : les insectes auraient développé une grande sensibilité aux nuances de jaune, notamment à cause de leur association avec le pollen.

Les oiseaux et leur perception des couleurs

Les oiseaux possèdent une perception des couleurs très fine. Ils semblent même réagir davantage à la couleur qu’à la forme ou au mouvement, ce qui influence leur comportement.

Les abeilles et les ultraviolets

Les abeilles perçoivent très bien les couleurs situées dans le spectre des ultraviolets. C’est pourquoi de nombreuses fleurs ont évolué pour afficher des motifs colorés invisibles à l’œil humain, mais parfaitement visibles pour les abeilles.

Les plantes aussi sont sensibles aux couleurs. Plus précisément à une seule, le rouge. Elle possède en effet un seul photorécepteur nommé phytochrome, qui n’est sensible qu’au rouge. Une petite astuce botanique, éclairez la plupart des plantes avec lumière rouge et elle vous remerciera en poussant plus vite, plus haut et avec de plus belles fleurs.

L’une des formes le plus spectaculaire de la synesthésie s’appelle la synopsie.

Un exemple emblématique : l’album Rainbow de Mariah Carey

La pochette de l’album Rainbow de Mariah Carey, sorti le 2 novembre 1999, se distingue par une composition visuelle minimaliste : un fond blanc, un arc-en-ciel, et Mariah Carey en premier plan.

Malgré cette simplicité graphique, l’album a rencontré un grand succès commercial, avec plus de 800 000 exemplaires vendus à travers le monde, selon la Fédération internationale de l’industrie phonographique.

Une référence incontournable lorsqu’on évoque l’usage symbolique et marketing de la couleur dans l’univers musical.

Synesthésie : l’association des couleurs et des sons

La synesthésie est la capacité d’associer une couleur à un son. Par exemple, La Flûte enchantée de Mozart évoque des couleurs claires comme le jaune ou l’orange, tandis que le Requiem en ré mineur inspire des teintes sombres, telles que le noir ou un gris bleuté.

Les couleurs claires et chaudes sont souvent associées à des musiques rapides ou joyeuses. À l’inverse, les morceaux tristes ou romantiques se lient naturellement à des couleurs désaturées, sombres et profondes.

Dans ce contexte, il serait pertinent que les professionnels de l’édition musicale s’assurent que l’univers chromatique des pochettes d’albums reflète fidèlement la “couleur sonore” de leur contenu musical.

Couleurs et narration visuelle chez Mylène Farmer

Monkey Me et Timeless 2013 : une cohérence visuelle

Sur la pochette de l’album Monkey Me, Mylène Farmer apparaît dans un camaïeu de blancs : du blanc pur au blanc grisé. Seul un détail attire immédiatement l’attention : la couleur marron orangé de ses yeux.

Dans la photo promotionnelle de la tournée Timeless 2013, visuellement très proche, ses yeux sont cette fois-ci d’un bleu prononcé. La pochette de Monkey Me semble être un simple zoom sur cette image, avec une variation subtile mais significative.

Certains y voient un jeu volontaire sur les couleurs complémentaires : l’orange (marron orangé) et le bleu, pour renforcer la continuité visuelle entre l’album et la tournée. Que cela soit intentionnel ou non, l’effet fonctionne clairement.

Succès commercial et continuité chromatique

L’album a été certifié triple disque de platine par le SNEP le 31 décembre 2012, et a même obtenu un disque de diamant pour plus de 500 000 exemplaires mis en place en magasin.

Bleu Noir : suite logique ?

Dans la continuité de ce storytelling visuel, l’album suivant s’intitule Bleu Noir. Peut-on y voir une forme d’écho chromatique ? Le bleu, complémentaire de l’orange de Monkey Me, et le noir, complémentaire symbolique du blanc omniprésent sur la pochette ?

Rien n’est certain, mais il est clair que l’univers visuel de Mylène Farmer est construit avec soin et cohérence. Sa communication visuelle tisse des liens subtils entre ses œuvres.